lundi 28 novembre 2011

Brahma a récupéré sa tête

Photo Patrick Delcroix
La tête de ce Brahma, volée dans la région d’Angkor, a été retrouvée en Grande-Bretagne en 1994. L’objet a été formellement identifié par l’IRCOM (International Council of Museums) et par l’Ecole Française d'Extrême-Orient. Les autorités cambodgiennes ont donc adressé une requête officielle au gouvernement britannique, pour demander le retour de la tête. La restitution s’est déroulée à Phnom Penh le 4 décembre 1996.

jeudi 29 septembre 2011

NOUVELLE TETE A GUIMET


Olivier de Bernon, directeur d’Etudes à l’Ecole Française d’Extrême-Orient et spécialiste de la civilisation khmère a pris récemment la présidence du musée Guimet, succédant à Jacques Giès.
Mais qui est Olivier de Bernon ? Voici un petit résumé de son brillant parcours :
Docteur en Philosophie, il s’oriente très vite vers la langue et la culture Khmères à l’INALCO (ex-Langues-O), entreprenant dans la foulée de longs séjours en Asie du Sud-Est. Après avoir passé un an dans les camps de réfugiés khmers et Laotiens en Thaïlande, il enseigne à l’université Thammasat de Bangkok durant 4 ans. Nommé membre scientifique de l’Ecole Française d’Extrême-Orient en 1991, il a pour mission de réimplanter l’Ecole au Cambodge, après sa fermeture par les Khmers rouges en 1975. Il se consacre largement à l’inventaire des manuscrits des bibliothèques monastiques ayant échappé à la destruction. Olivier de Bernon est associé au Département d’études khmères de l’université Silapakorn à Bangkok et auteur de nombreuses publications érudites, notamment sur le Cambodge.
La nomination d’une telle personnalité à la tête du musée Guimet m’a semblé de bon augure.
J’ai donc écrit à M. de Bernon pour lui demander d’inscrire la restitution de la tête d’Harihara au Cambodge sur son agenda.
Voici sa réponse, datée du 12 septembre 2011 :
« Le courrier que vous m’avez adressé à propos du Harihara du Phnom Da a reçu toute mon attention. Je suis heureux de pouvoir vous rendre compte que nos contacts avec le musée de Phnom Penh à ce propos ont donné lieu à des échanges très positifs et encourageants ».
Nous enregistrons que M. de Bernon n’est pas hostile au principe. Il importe maintenant de se mobiliser pour cette restitution puisse s’effectuer.

dimanche 28 août 2011

SUBLIME NEFERTITI


Trouvé en 1912 par des archéologues allemands, le buste de Néfertiti est parti en Allemagne en 1913, avec la bénédiction de la France (qui dirigeait le service des antiquités du Caire). L'histoire ahurissante de l'accord franco-allemand présidant au partage des découvertes archéologiques entre les deux pays est décrite en détail dans le Monde Magazine daté 27 août 2011. Dès 1924, libérée de la tutelle étrangère, l'Egypte a réclamé à l'Allemagne la restitution du buste de Néfertiti, exposé à Berlin avec de nombreuses autres pièces. Depuis 87 ans, l'Allemagne fait la sourde oreille, au grand dam de Zahi Hawass, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités égyptiennes. D'après le correspondant du Monde à Berlin, les mentalités sont en train d'évoluer et l'éventualité d'une restitution du buste de Néfertiti n'est pas à exclure dans un avenir proche. Proche? En tout cas, ce serait un coup de tonnerre chez les conservateurs de musée.

jeudi 28 juillet 2011

Londres-Le Caire: peut mieux faire

En 2010, la Grande-Bretagne a lâché à l'Egypte pas moins de 25 000 objets d'antiquité, parmi lesquelles une hache de pierre vieille de 200 000 ans et quantité de pièces pré-pharaoniques qui seront exposées dans un musée en construction à Dakla, dans une oasis de l'Ouest Egyptien. C'est un beau geste. Mais rappelons que la Grande-Bretagne détient la plus grosse collection d'antiquités égyptiennes en exil, dont la pierre de Rosette qui a permis de percer le secret de hiéroglyphes. 


Casseurs de vitrines: un bon exemple!

Plusieurs musées belges, allemands et britanniques ont accepté de casser leurs vitrines pour restituer des objets au Musée National d'Archéologie d'Athènes: offrandes funéraires, céramiques, objets en cuivre, pièces de monnaie, fragments de poterie retrouvent peu à peu leur patrie. C'est encourageant.


Cliquer sur le titre pour afficher le lien.

samedi 23 juillet 2011

BRAVO JACK!


Jack Lang enfonce le clou dans un entretien donné au "Monde" le 21 juillet 2011: "La question des restitutions ne peut rester éternellement taboue". Tout à fait d'accord. L'affaire des manuscrits coréens, déjà évoquée dans ce blog, semble trouver une conclusion heureuse, même si elle fait grincer quelques dents. Le bras de fer entre la France et la Corée remonte quand même à 1986, lorsque le gouvernement coréen ose  réclamer des manuscrits de la dynastie Choseon piqués par la marine française en 1866. Jack Lang, alors Ministre de la Culture de François Mitterrand, plaide en faveur de la restitution. Un premier manuscrit sera d'ailleurs rendu en 1993 par François Mitterrand.
Ces manuscrits si précieux étaient-ils exposés dans un musée hexagonal? Que nenni! Figurez-vous qu'ils étaient cachés à la Bibliothèque Nationale, tellement bien cachés qu'on les avait classés avec des archives chinoises! C'est par le plus grand des hasards qu'une chercheuse coréenne a découvert ce petit trésor national que son pays croyait perdu à jamais. Imaginez la joie de ses compatriotes! Mais voilà: le public coréen a dû patienter encore 25 ans avant de pouvoir admirer les 297 manuscrits, exposés pour la première fois au Musée National de Séoul depuis le 19 juillet 2011. Pourquoi? L'instinct de propriété est une seconde nature pour de nombreux Conservateurs et autres responsables du patrimoine. Il a fallu batailler ferme pour résoudre les problèmes juridiques. Finalement, la France a eu recours à un artifice pour lâcher les manuscrits qui ne sont pas restitués, mais "prêtés" pour cinq ans, par bail renouvelable! Au bout du compte, la France n'a toujours pas accepté de reconnaître que les manuscrits sont la propriété légitime de la Corée! Et c'est extrêmement choquant.

vendredi 22 juillet 2011

ILS ONT RENDU L'OBELISQUE!

Le remord de l'Italie pesait 150 tonnes. C'est en 1937 que les troupes de Mussolini se sont emparées de l'obélisque d'Axoum, stèle funéraire géante en granit, érigée au IVe s. par le royaume éponyme dont l'influence s'étendit sur le Nord-Est de l'Ethiopie jusqu'au XIIIe s. Elle fut mise en place à Rome, devant le ministère des Colonies, en arrogant symbole de l'hégémonie italienne. Ulcérés, les Ethiopiens n'ont cessé de réclamer le retour de leur obélisque depuis la fin de la guerre. Bien que prévu par les accords d'armistice de 1947, il faudra attendre 2005 pour que ce retour soit accepté par le gouvernement italien. La décision de l'UNESCO de classer l'obélisque au patrimoine mondial aura été déterminante. Ce n'est qu'en 2008 que ce monument emblématique de l'histoire préchrétienne d'Axoum et de l'identité éthiopienne a retrouvé sa place sur son lieu d'origine. La restauration de l'obélisque a été assurée conjointement par le gouvernement italien et par l'UNESCO. Bravo!


Photo: pictures.traveladventures.org